LA BIODIVERSITÉ

en enjeu majeur des sequanais

La Seine

Découvrez la biodiversité

Retrouvez ici les espèces les plus représentatives de la biodiversité de la Seine.
Naviguez par catégorie et découvrez la multiplicité du vivant qui peuple nos rives.

OISEAUX

Le martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) est un hôte discret des berges et des îles. Un cri sec et aigu, un bref éclat lumineux de couleurs métallisées et le voilà déjà disparu dans les buissons de la rive. La présence sur les bords de la Seine de ce petit oiseau à la livrée somptueuse est le signe de la qualité des eaux et de la diversité du milieu.

Le martin-pêcheur se nourrit de petits poissons, vairons, épinoches ou jeunes brochets, et d’autres animaux aquatiques. Immobile sur un perchoir au-dessus de l’eau, il peut rester immobile pendant des heures avant de s’élancer brusquement sur une proie. Il plonge alors la tête la première, son corps fuselé et chamarré transperçant l’eau comme une flèche. Revenu sur son perchoir, il assomme sa proie contre une branche. Il doit ensuite la lancer en l’air et la rattraper à plusieurs reprises afin de l’aligner dans l’axe de son bec et pouvoir enfin l’avaler.

Le nid du martin-pêcheur est un terrier creusé dans la pente d’un talus sableux au bord de l’eau. La reproduction commence dès avril. Après une longue parade nuptiale et des offrandes de poissons entre le mâle et la femelle, six ou sept œufs sont pondus au fond de la galerie qui abrite le nid. Les oisillons quittent le terrier à quatre semaines et sont rapidement capables de se nourrir seuls.

Le régime alimentaire et le mode de chasse du martin-pêcheur nécessitent des eaux claires et propres. Les eaux troubles, polluées ou agitées ne lui conviennent pas. C’est pourquoi sa présence au bord d’un cours d’eau est considérée comme un indicateur de la bonne qualité écologique du milieu.

« L’oiseau au long bec emmanché d’un long cou » que décrivait Jean de La Fontaine est l’un des oiseaux les plus faciles à observer sur les berges de la Seine. Le héron cendré (Ardea cinerea) ne peut être confondu avec aucun autre tant ses longues pattes, sa haute silhouette, son sourcil noir et sa livrée grise, blanche et noire sont caractéristiques. En vol, il est reconnaissable à son cou replié en « S » et à ses larges ailes dont l’envergure approche les deux mètres.

Le héron cendré se tient le plus souvent immobile dans une prairie humide ou les pattes immergées dans l’eau peu profonde. Ce chasseur à l’affût peut attendre des heures le passage d’un petit poisson, d’une grenouille ou d’un rongeur. Quand la proie est repérée, le héron détend lentement son long cou avant de lancer brusquement son puissant bec en avant et de harponner l’animal de la pointe de son épée. Peu apprécié des pisciculteurs, le héron contribue pourtant à l’entretien des milieux en chassant en priorité les poissons faibles et malades.

La reproduction débute dès la fin de l’hiver. Souvent regroupés en colonies, « les héronnières », qui peuvent compter plusieurs centaines d’oiseaux, les couples construisent de grandes plates-formes au sommet des arbres. Trois à six petits y naissent au printemps. Ils quitteront leurs parents et leur territoire de naissance moins de deux mois après avoir vu le jour.

Longtemps considéré comme nuisible, le héron était en voie de disparition dans les années 60. Il est aujourd’hui intégralement protégé. Bien qu’affecté par la diminution des zones humides, le héron est aujourd’hui une espèce qui se porte bien.

Le grèbe huppé (Podiceps cristatus) est un oiseau d’eau qui préfère les eaux calmes, les marais et les étangs. Peu courant sur le cours principal du fleuve, il fréquente plutôt  les bras morts et les parties de la Seine abritées par des roselières. Sa grande taille, sa double crête noire et sa collerette de plumes rousses  le rendent aisément identifiable. En hiver,  sa collerette colorée disparaît, laissant voir ses joues blanches.

Le grèbe, bon nageur et excellent plongeur, possède des pattes à la palmure lobée qui lui permettent de se déplacer sur l’eau mais le rendent très maladroit à terre. Placées en arrière du corps, les pattes agissent sous l’eau comme des hélices qui peuvent propulser rapidement l’oiseau à plusieurs mètres de profondeur. En plongée, son autonomie respiratoire de près de trois minutes lui permet de fouiller la vase et de poursuivre les petits poissons et les larves d’insectes dont il se nourrit.

Au printemps, quand vient le temps de la reproduction, les couples de grèbes se livrent à de spectaculaires parades nuptiales. Dressés sur l’eau, mâle et femelle se livrent à de véritables danses, tournant la tête d’un côté à l’autre, poitrine contre poitrine, avant de plonger de concert pour chercher les plantes aquatiques qu’ils s’offrent l’un à l’autre. Cette danse s’accompagne de chants bruyants qui sonnent comme de véritables coups de trompette. Le nid, constitué de plantes aquatiques, peut être posé sur un fond affleurant ou flotter sur l’eau, retenu par une souche ou des liens végétaux. Les œufs sont couvés par les deux parents. Après l’éclosion, les jeunes, dont le cou est orné de longues rayures blanches et noires, se réfugient parfois sur le dos de leurs parents, bien à l’abri entre leurs ailes.

Le canard colvert (Anas platyrhynchos) est le plus courant et le plus connu des canards qui fréquentent l’ouest de l’Europe. Domestiqué ou sauvage, il se rencontre sur tout le continent européen,  en Asie, en Amérique du Nord ou encore en Australie. Il est fréquemment croisé avec le canard de Barbarie en élevage et peut s’hybrider avec de nombreuses autres espèces de canards à l’état sauvage.

Le canard colvert est un canard peu exigeant et peu farouche qui vit facilement au contact de l’homme. Ses cancannements sonores et ses envols bruyants animent aussi bien  les étangs des parcs urbains que les rives des lacs, des rivières et des canaux. Toute zone humide lui convient, pour peu qu’il y trouve les petits animaux aquatiques et les graines dont il se nourrit en barbotant, la tête plongée dans l’eau.

Le mâle est aisément reconnaissable et ne peut être confondu. Sa tête d’un vert brillant est séparée de la poitrine par un collier blanc. Le corps, très allongé, est gris blanc avec une large tâche brune sur la poitrine. Les ailes sont ornées d’un rectangle d’une intense couleur bleue, le miroir. Avec son plumage brun tacheté de beige et de brun foncé, la femelle est bien plus discrète et peut être aisément confondue avec des femelles d’autres espèces de canards.

Au printemps, après une parade nuptiale spectaculaire et élaborée, l’accouplement se produit sur l’eau. La femelle construit au sol ou dans le creux d’un arbre un nid tapissé d’herbes et de plumes de duvet arrachées à son ventre. Elle est seule à couver et à s’occuper des petits une fois nés. Après la période nuptiale, le mâle perd les plumes de ses ailes et doit rester caché dans les hautes herbes. Il est alors particulièrement vulnérable.

Le canard colvert est une des espèces les plus chassées en France.

Que seraient les paysages des bords de mer, des fleuves et des lacs  sans la silhouette légère et les cris stridents de l’élégante mouette rieuse ?

Parfois confondue avec le goéland, son cousin, la mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus )est d’un gabarit bien moins imposant. De couleur blanche en hiver avec une petite tâche noire derrière l’œil, elle s’orne à la belle saison d’un capuchon de couleur chocolat sur tout l’avant de la tête. Ses ailes sont gris perle avec l’extrémité noire. Ses pattes et son bec sont d’un rouge foncé. Son cri, rauque et varié, lui vaut son nom… et sa présence moqueuse auprès du héros de bande dessinée Gaston Lagaffe.

Elle  est commune dans les marais et les étangs du littoral comme au bord des eaux douces mais ne dédaigne pas de fréquenter les champs et les villes pour se nourrir.

Très sociable, elle se déplace et se nourrit en groupe. Son régime alimentaire comprend de petits animaux, poissons,  insectes ou vers de terre, ainsi que des fruits et des  graines. Omnivore, elle a appris à exploiter les déchets ménagers et s’adapte très facilement à de nouvelles sources de nourriture.

Si la mouette rieuse peut être parfois observée loin de l’eau, elle se reproduit généralement à la lisière des étangs, des lacs ou des rivières lentes ou sur un îlot sableux.  Un bassin de décantation ou une gravière peuvent également lui convenir. Rassemblés en colonie ou isolés, les couples installent leurs nids à même le sol, dans une dépression tapissée de végétation ou une touffe de graminées.

Après la naissance des petits, en juillet, les premières mouettes quittent les colonies pour effectuer des migrations plus ou moins importantes selon la rigueur de l’hiver.

POISSONS

Longtemps considérée comme nuisible, l’anguille est aujourd’hui une espèce menacée qui fait l’objet de mesures de gestion au niveau européen. Cet étonnant poisson, dont la vie se partage entre eau douce et eau salée, est l’une des espèces symboles de la Seine.

L’anguille est un poisson nocturne qui se nourrit de petits animaux, insectes, poissons de petite taille ou grenouilles, qu’ils soient morts ou vivants. Comme le saumon ou l’alose, l’anguille est une espèce amphihaline, c’est-à-dire que son cycle de développement nécessite les eaux salées de la mer et les eaux douces des cours d’eau. Mais tandis que le saumon ou l’alose remontent les rivières pour se reproduire dans les eaux claires de l’amont, l’anguille parcourt le chemin inverse.

Née dans l’océan atlantique, la jeune anguille, ou « civelle », entame très vite sa première grande migration pour rejoindre une rivière. C’est en eau douce qu’elle se développe et vit parfois pendant dix ou vingt ans. Un jour d’automne, une conjonction encore mal connue de conditions atmosphériques et environnementales déclenche l’horloge interne de l’anguille. Son corps jaune prend une belle teinte argentée, le temps de la « dévalaison » est venu. En groupes parfois importants, les anguilles entreprennent alors un long voyage sans retour pour rejoindre la mer des Sargasses et se reproduire une unique fois avant de mourir.

Ce cycle de vie expose l’anguille à de multiples périls. L’effacement des obstacles et la mise en place progressive de passes à poissons sur les barrages de la Seine devraient permettre à cette espèce de progressivement reconquérir le fleuve.

Le silure glane (Silurus glanis) est sans conteste le plus gros poisson de Seine. Dans son habitat d’origine, en Europe Centrale, il est réputé pouvoir atteindre une longueur de 5 m et un poids de 300 kg, ce qui est sans doute exagéré…  En France, les plus grands spécimens découverts ces dernières années mesurent « seulement » 2,6 m pour 110 kg.

Ce cousin du poisson-chat partage avec lui un corps massif aux écailles minuscules, une grosse tête plate et une très large bouche pourvue de nombreuses petites dents qui forment une « râpe ». Ses six barbillons (huit pour le poisson-chat) lui permettent de localiser ses proies à distance.

Le silure n’apprécie guère la lumière et fréquente les fonds sableux et vaseux les plus profonds des fleuves. Il ne remonte en surface qu’à la nuit pour capturer poissons, grenouilles, écrevisses, oiseaux ou petits mammifères. Grégaire (il vit en groupe) quand il est jeune, le silure devient ensuite solitaire et territorial.

Le silure glane a été introduit par l’homme dans l’Est de la France au milieu du XIXè siècle et a progressivement étendu son aire de répartition à tous les grands fleuves français. Depuis les années 80, sa population connaît une explosion démographique dans les eaux de la Loire, du Rhin, du Rhône, de la Garonne et de la Seine

La bouvière (Rhodeus sericeus) est un petit poisson d’eau douce de la famille des Cyprinidés. Présente dans le bassin-versant de la Seine,  la bouvière fréquente les parties les plus calmes du fleuve où elle se déplace en bancs parmi la végétation.
D’une longueur de 5 à 8 cm, la bouvière possède un corps haut et comprimé latéralement. Son dos est généralement d’un gris verdâtre et son ventre présente des reflets argentés. En période de reproduction, au printemps, le corps du mâle s’orne d’une bande latérale d’un bleu vif. Son ventre et sa poitrine se teintent de rouge.
Le mode de reproduction de la bouvière, très particulier, repose sur une symbiose avec les grandes moules d’eau douce, anodontes ou mulettes. Lors du frai, la femelle de la bouvière dépose ses œufs à l’intérieur des moules à l’aide d’un long tube appelé ovipositeur. La semence du mâle est émise à proximité de la moule qui l’aspire en filtrant l’eau. Les alevins passent  leurs deux premières semaines bien à l’abri des prédateurs dans la coquille du mollusque avant de le quitter. En contrepartie, les larves de la moule se fixent sur les jeunes bouvières libérées qui les transportent plus loin et favorisent leur diffusion territoriale.
La raréfaction des grandes moules d’eau douce liée à la mauvaise qualité des eaux menace directement la bouvière qui est classée vulnérable sur la liste rouge nationale et sur la liste rouge mondiale des espèces menacées.

L’ablette est un petit poisson scintillant comme un sou neuf, qui se déplace en grandes bandes (au point qu’on l’appelle parfois « la sardine d’eau douce ») et qui se jette sur tout ce qu’elle peut manger ce qui en fait un poisson particulièrement apprécié des pêcheurs débutants. Si elle ne se consomme guère qu’en friture, elle a une utilité inattendue. Ses écailles, dissoutes dans un liquide volatil, deviennent de « l’essence d’Orient » avec laquelle on fabrique… les fausses perles, notamment en Suisse, sur les bords du Léman. Il faut 5.000 ablettes pour faire un kilo d’écailles.

Longue de 10 à 15 centimètres, pesant entre 200 et 250 gr, l’ablette a un corps allongé, relativement plat, une nageoire annale plus longue que la dorsale et des écailles minuscules, faciles à enlever. Mais ce sont ses couleurs qui retiennent l’attention. Le dos est d’un vert bleuté assez banal, mais les flancs et le ventre sont d’un argenté éblouissant. La mâchoire inférieure dépasse la mâchoire supérieure mais dans une toute petite bouche qui oblige le pêcheur qui la recherche à n’utiliser que des minuscules hameçons.

N’aimant que les eaux tempérées, l’ablette vit en surface l’été et en profondeur l’hiver. Elle se nourrit de micro-organismes, de plancton, de larves et de mouches qu’elle gobe d’une manière très spectaculaire.

En période de fraie, d’avril à juin, les mâles portent des boutons nuptiaux sur le dos et les flancs et leurs nageoires deviennent oranges. La femelle peut pondre jusqu’à 2.000 oeufs, généralement près des rives.

Si on peut la manger en friture, elle est le plus souvent utilisée comme vif pour pêcher les carnassiers

La carpe, l’un des poissons les plus célèbres de nos régions, est entourée de légendes. Certains racontent que les carpes des bassins de Fontainebleu ont connu Napoléon ou même François 1er. C’est faux, bien sûr. Les carpes peuvent vivre, au mieux, 20 ans. Mais ce qui est vrai c’est qu’elles sont « domesticables » et peuvent répondre à l’appel de certains instruments de musique.

La carpe est originaire de Chine centrale et a été introduite en Europe au début de notre ère par les Grecs et les Romains qui en faisaient l’élevage, la carpe, consacrée à Vénus à cause de sa fécondité, étant l’un des mets recherchés pour les bacchanales. On la trouve dans la plupart de nos fleuves, de nos rivières, de nos lacs et nos étangs. Elle est considérée comme l’un des poissons les plus difficiles à pêcher et apparaît dans d’innombrables recettes de cuisine.

La « cyprinus carpio » a un corps ovale, légèrement aplati latéralement, d’une longueur de 30 à 50 centimètres, d’un poids de 5 à 8 kilos, et couvert d’écailles (on a pêché des carpes de 1,50 mètre pesant plus de 30 kilos). Le dos marron, les flancs jaunâtres, le ventre jaune pâle et les nageoires brunâtres, on la reconnaît par sa nageoire dorsale très longue, sa nageoire anale très courte et sa nageoire caudale profondément échancrée mais surtout par les 4 barbillons situés aux coins de sa lèvre supérieure.

Elle aime les eaux calmes et tempérées et se nourrit dans la vase, souvent le long des berges,  de larves, de crustacés, de mollusques, de petites bêtes. Casanière, elle ne se déplace parfois que de quelques mètres tout au cours de son existence.

Au printemps, et à condition que l’eau atteigne les 20°, la femelle pond entre 100 et 150.000 œufs par kilo de son propre poids ce qui représente donc, en moyenne, plus de 800.000 œufs.

La carpe se pêche le plus souvent « au coup » avec un flotteur et les meilleurs appâts sont des vers, des larves et, mieux encore, des boulettes de pomme de terre bouillie. En 1981, un pêcheur de Seine-et-Marne a sorti une carpe de 37 kilos, un record absolu.

Malgré de nombreuses arêtes, la carpe est très appréciée des gastronomes qui la mangent frite, au four, au court-bouillon, en gelée, farcie, au bleu, « à la juive » ou « à la Chambord ».

Le brochet est souvent considéré comme la plus belle des prises possibles par les pêcheurs et comme l’un des meilleurs poissons de rivière par les gastronomes. Il a, en tous les cas, la réputation d’être un redoutable carnassier au point que certains le surnomment « le requin d’eau douce » alors que d’autres l’appellent « le renard des eaux » et il est vrai qu’il est capable de dévorer avec ses 700 dents tous les poissons du fleuve, y compris ses propres congénères mais aussi les grenouilles, les poules d’eau et toutes les charognes du fil de l’eau. Aujourd’hui, d’ailleurs, on lui reconnaît un rôle important dans l’équilibre du biotope aquatique et on va parfois jusqu’à l’introduire dans certains plans d’eau pour réguler le développement des espèces trop prolifiques, notamment les carpes. Et d’autant plus que le brochet préfère s’attaquer aux poissons faibles ou malades.

Sa silhouette à elle seule pourrait être effrayante. Ce poisson est une fusée avec un corps allongé couvert de fines écailles. Les flancs et le dos sont verdâtres ou jaunâtres. Ses 7 nageoires, la dorsale, les annales et les pelviennes sont très en arrière ce qui lui permet des démarrages foudroyants. Mais c’est surtout sa tête qui est caractéristique avec des yeux noirs entourés d’or (il a un champ visuel de 70°), une gueule large et aplatie en bec de canard et une mâchoire proéminente armée de ses fameuses 700 dents pointues et acérées. Une gueule de crocodile !  Son gosier peut se distendre grâce aux os de son pharynx qui se désarticulent ce qui lui permet d’avaler des proies de sa propre taille.

Un brochet peut atteindre 1 mètre, parfois 1,50 mètre et son poids varie entre 6 et 12 kilos. Les femelles sont plus grandes et plus grosses que les mâles et ont pour habitude de dévorer leur mâle après la ponte. Entre février et avril, la femelle pond de 20 à 30.000 œufs, généralement dans des herbes proches de la rive.

Jeune, le brochet est planctophage et  fréquente les eaux claires et rapides. Adulte, il devient carnassier et préfère les eaux sombres et lentes, les bras morts notamment. Solitaire, il reste des heures, immobile « comme le tigre dans la jungle », à guetter sa proie.

Le brochet se pêche au vif, au poisson mort, au lancer.

En 1993, un pêcheur normand a réussi à prendre un brochet de 24 kilos.

Le brochet se déguste au beurre blanc, rôti, à la broche ou en quenelles.

La perche soleil (Lepomis gibbosus) a un bien joli nom mais une bien piètre réputation. En France, où elle a été introduite à la fin du XIXe siècle, l’espèce est envahissante et classée nuisible. La voracité de la perche soleil est telle qu’elle  est soupçonnée d’appauvrir la faune piscicole des milieux qu’elle fréquente.

Ce petit poisson d’une quinzaine de centimètres originaire d’Amérique du Nord a été importé en Europe à partir des années 1880 pour orner les bassins d’agrément. Relâchée dans le milieu naturel, la perche soleil n’a pas tardé à se répandre dans les eaux libres. Grâce au réseau de canaux, elle a envahi peu à peu tous les bassins versants.  L’espèce est peu exigeante et occupe aussi bien les rivières calmes que les étangs et les ballastières.

Le corps de la perche soleil est de forme discoïde, sa bouche petite et oblique est dirigée vers le haut et sa nageoire dorsale est constituée de deux parties continues. Le meilleur critère d’identification réside dans ses couleurs  chatoyantes. Son dos, bleu et vert, et ses flancs d’un jeune orangé brillant lui ont valu ses noms de « soleil » ou « d’arc-en-ciel ».

Son régime alimentaire est constitué aussi bien de vers, de crustacés et d’insectes que d’œufs de poissons, d’alevins et de petits poissons. C’est ce régime, et la voracité dont elle fait preuve, qui lui valent d’être classée « espèce nuisible ». Les pêcheurs ne peuvent  l’utiliser pour la pêche au vif et doivent la détruire s’ils la pêchent accidentellement. D’après l’Inventaire National du Patrimoine Naturel réalisé par le Muséum national d’histoire naturelle, l’impact de la perche sur son milieu nécessiterait cependant d’être étudié plus avant, son action négative n’ayant jamais été scientifiquement démontrée en France.

L’épinoche est un petit poisson qui ne dépasse pas 8 cm de long et  a la particularité de pouvoir vivre en eau salée comme en eau douce. En milieu continental, elle se rencontre dans les sites les plus divers, des étangs et rivières lentes riches en végétation aux fossés et mares champêtres.

L’épinoche possède un museau pointu et un corps fusiforme recouvert, non pas d’écailles, mais d’étroites plaques osseuses. Les aiguillons, de un à quatre, qui se dressent entre la tête et la nageoire dorsale assurent une défense efficace contre les prédateurs. Le dos est d’un brun verdâtre ou bleuâtre tandis que le ventre est gris argenté. Dos et flancs sont ornés de marbrures verticales plus ou moins visibles.  L’épinochette, sa cousine, présente les mêmes caractéristiques et vit dans les mêmes milieux que l’épinoche. Elle s’en distingue cependant par une rangée de 7 à 12 épines sur la ligne dorsale.

L’épinoche vit le plus souvent en bancs et se nourrit de petits invertébrés, vers, larves d’insectes aquatiques ou œufs et larves de poissons. Au printemps, le ventre et la gorge du mâle prennent une coloration vive d’un rouge orangé. Attirées par ce flamboiement de couleurs, les femelles rejoignent le nid construit au fond de l’eau par le mâle avec des débris végétaux agglomérés. Après la ponte, c’est le mâle qui se fait le gardien féroce des œufs et des jeunes jusqu’à leur émancipation.

Autrefois considérée comme commune, l’épinoche est en très forte régression dans tout l’hémisphère Nord. La pollution des eaux, la dégradation des zones humides et le déversement de pesticides semblent être à l’origine de sa raréfaction.

Le gardon est le poisson le plus commun des fleuves et rivières européens (sauf en Italie et en Espagne) et on estime que les trois-quarts des pêcheurs français sont avant tout des pêcheurs de gardons. Il faut dire qu’abondant et vivant en bandes nombreuses, généralement dans des eaux calmes et sur fond de gravier, il est relativement facile à pêcher.

Petit, moins de 20 cm, et pesant entre 250 et 500 gr, son ventre est plat, son dos très bombé, sa tête importante  avec des yeux à l’iris rouge et une lèvre supérieure couvrant l‘inférieure. Ses couleurs sont particulièrement vives : le dos verdâtre, le ventre argenté, les nageoires pectorales et ventrales jaunes, roses ou rouges, la dorsale vert orangé, il est chatoyant, d’où, sans doute, l’expression « frais comme un gardon »

Les plus gros vivent sur le fond et fouillent dans la vase, les plus petits sont en surface et se nourrissent d’insectes, de larves, de vers et de plantes aquatiques. Casanier, il se déplace peu et toujours en banc très importants.

Entre avril et mai, les femelles pondent entre 100 et 200.000 œufs qui se fixent sur des pierres ou des plantes. Particularité étonnante : toutes les femelles d’un même banc pondent simultanément.

Le gardon se pêche au chènevis, au blé.

Il peut se manger en friture ou meunière mais, en fait, est surtout apprécié comme appât pour la pêche au  vif, notamment pour le brochet.

Petit poisson très fréquent dans la plupart de nos régions, le rotengle vit en bandes, à la surface de l’eau l’été, en profondeur l’hiver, de préférence sous les buissons, dans les joncs, à proximité des rives. Il est omnivore et se nourrit aussi bien de plancton que de végétaux ou de mollusques

Le rotengle ressemble beaucoup au gardon, au point que certains l’appellent « le gardon rouge » alors pourtant que ce qui le différencie essentiellement du gardon ce sont ses yeux qui sont… gris contrairement à ceux du gardon sont rouges. Il est vrai que son nom savant, scardinius erythophtalmus, signifie, contre toute évidence, « aux yeux rouges »et que rotengle vient de l’allemand rotauge qui veut dire œil rouge.

Pour le reste, le rotengle dépasse rarement les 40 cm et le kilo, ses nageoires ventrales sont nettement en avant de sa nageoire dorsale laquelle finit à l’aplomb du début de la nageoire anale. Son dos est brun verdâtre avec des reflets rougeâtres, ses flancs et son ventre argentés avec des reflets d’or rose ou rouge, ses nageoires rouges vif.

Entre avril et mai, la femelle dépose 100 à 200.000 œufs de couleur jaunâtre qu’on aperçoit souvent sur des bordures herbeuses peu profondes.

Résistant aux pollutions et aux températures élevées, le rotengle est considéré comme un poisson « rustique ». Le rotengle s’hybride souvent avec le gardon, parfois avec la brème ou l’ablette. Fait rarissime dans la nature, le rotengle produit pas l’hybridation d’un rotengle et d’un gardon n’est pas stérile.

Le rotengle se pêche surtout à la ligne flottante.

Sa chair est meilleure que celle du gardon mais ses nombreuses arêtes découragent les gastronomes et les pêcheurs s’en servent surtout comme vifs pour la pêche au brochet ou au sandre.

Certains confondent le sandre avec le brochet sous prétexte qu’on les mange tous les deux au beurre blanc, qu’ils sont tous les deux de redoutables carnassiers et qu’ils ont à peu de choses près la même tête, avec une bouche impressionnante, emplie de dents acérées, une mâchoire inférieure qui dépasse la supérieure. Mais les gastronomes affirment que le sandre est au brochet ce que le Bourgogne est au Beaujolais.

Son corps élancé, avec deux nageoires dorsales, la première avec 13 à 17 rayons, la seconde avec des rayons mous, est de couleur gris verdâtre sur le dos, avec des bandes verticales très fondées, et blanche sur le ventre. Long de 30 à 90 cm, il peut peser jusqu’à 3 kilos. Si sa tête rappelle effectivement celle du brochet, son corps rappelle plutôt celui de la perche au point qu’on l’appelle parfois la perche-brochet.

Originaire du lac Balaton et des grands fleuves d’Europe de l’Est, le sandre est apparu au début du XXème siècle dans l’Est de la France et on le trouve dans la plupart de nos cours d’eau depuis le lendemain de la Deuxième guerre mondiale.

Il aime les eaux claires, bien oxygénées, vit souvent en petites bandes mais à l’habitude de se cacher seul à l’abri d’une pile de pont ou d’un gros caillou pour attendre ses proies, généralement au crépuscule.

En période de fraie, avril, mai, le mâle aménage en eau profonde un nid rudimentaire qu’il garde et entretient. La femelle pond environ 200.000 œufs par kilo de son propre poids.

Le sandre se pêche surtout au vif et aux leurres (cuillères tournantes ou ondulantes)

INSECTES

Le caloptéryx éclatant (Calopteryx splendens) est un insecte de la famille des Odonates, couramment appelées libellules. Il appartient au sous-ordre des Demoiselles qui regroupe des libellules au corps frêle et aux quatre ailes de taille identique. Contrairement aux libellules qui gardent leurs ailes ouvertes au repos, les Demoiselles joignent les ailes au-dessus de leur corps quand elles se posent.
Caloptéryx signifie « belles ailes » en grec. Le corps du mâle est d’un bleu vif métallisé qui ne peut passer inaperçu. Ses ailes transparentes sont ornées d’une large bande également bleu métallisé. Plus discrète, la femelle possède un corps vert métallisé et des ailes transparentes teintées de vert.
Commun le long des rivières, le Caloptéryx peut être observé de mai à septembre. Souvent présent en grand nombre, il survole d’un vol vif la végétation des berges pour chasser ses concurrents, courtiser les femelles ou attraper au vol avec ses pattes les petits insectes dont il se nourrit.
Les œufs sont pondus sur des plantes aquatiques et donnent naissance à des larves qui se développent dans l’eau. Essentiellement nocturnes, ces larves sont de redoutables prédateurs. Elles passent l’hiver en s’enterrant dans la vase. Ce n’est qu’après trois années passés au fond de l’eau qu’elles quitteront la rivière pour rejoindre sur la rive la branche d’un buisson et se transformer en demoiselle aux splendides ailes.

L’osmie est souvent confondue avec l’abeille mellifère dont elle partage la physionomie. Mais contrairement à sa cousine qui est un insecte social et vit en colonie, l’osmie est une abeille solitaire.

Il existe en France plus de 35 espèces d’osmies.  Les plus communes sont l’osmie cornue et l’osmie rousse qui est la plus petite et la plus sombre des deux. Pratiquement absentes des zones agricoles, elles fréquentent les friches et les jardins, y compris en milieu urbain.

Les osmies sont également appelées guêpes maçonnes à cause de leur mode de nidification très particulier. Elles ont pour habitude de déposer leurs œufs au fond d’une galerie, cavité d’arbres mort, tige de roseau ou coquille d’escargot. Elles apprécient également les trous d’aération des fenêtres.

Les œufs sont déposés un par un dans la cavité. Chacun d’entre eux est posé sur une boule de pollen et de nectar, puis enfermé dans sa  loge par un bouchon de terre et de salive. Le second œuf est déposé dans la loge suivante et ainsi de suite jusqu’au bord de l’orifice qui est solidement colmaté. Les premiers insectes à naître au printemps suivant seront les plus proches de l’ouverture, bien que leurs œufs aient été déposés les derniers. Les insectes du fond de la cavité se développent plus lentement. Les premiers sont des mâles, les seconds des femelles.

L’osmie n’est absolument pas agressive. Elle est l’un des insectes pollinisateurs les plus précoces au début du printemps et assure la pollinisation des espèces hâtives de fruitiers. C’est pourquoi les jardiniers installent couramment des nids artificiels faits de fagots de roseaux ou percés dans une buche pour attirer les osmies dans leur verger.

Le machaon (Papilio machaon) est l’un des plus grands papillons diurnes de France. Il est également appelé Papillon des carottes, Grand carottier ou Grand porte-queue.

Avec son envergure qui peut atteindre 90 mm, ses ailes jaunes et noires ponctuées d’ocelles rouges et de taches bleues et ses petites « queues » allongées à l’extrémité de ses ailes triangulaires, le machaon ne peut être confondu. De mars à septembre, il vole de fleur en fleur de son vol rapide et planant dans les prairies fleuries, les jardins, les clairières et les terrains vagues.

Pour déposer ses œufs, le machaon choisit le plus souvent des plantes de la famille des Ombellifères, fenouil, aneth, persil, angélique, carotte sauvage ou cultivée, dont la chenille se nourrira. Noire et rouge à l’éclosion, la chenille porte au milieu de son dos une tache blanche qui la fait ressembler à une fiente d’oiseau. Ce « déguisement » la rend sans intérêt pour les oiseaux qui sont ses principaux prédateurs. En grossissant, la chenille perd peu à peu cette tache et s’habille de rayures blanches, jaunes et noires. A la fin de son développement, elle est lisse et glabre, d’un vert pâle rayé de noir et ponctué d’orangé.

Les plantes hôtes du machaon, et notamment la carotte cultivée, l’ont longtemps fait considéré comme nuisible par les agriculteurs qui voyaient avec inquiétude ses chenilles dévorer leurs plantations. Aujourd’hui, le machaon est protégé dans plusieurs pays d’Europe de l’Est et d’Europe centrale. En France, il est présent sur tout le territoire. L’espèce est peu abondante, sans être rare.

SERPENTS ET AMPHIBIENS

La grenouille verte (Rana esculenta) affectionne les eaux stagnantes. Elle peut également être observée dans les forêts et les prairies humides. Commune dans toute l’Europe, l’espèce est issue du croisement entre deux autres espèces d’amphibiens, la grenouille rieuse et la petite grenouille verte ou grenouille de Lessona.
D’assez grande taille, la grenouille verte peut atteindre une longueur de 10 cm pour les mâles et de 12 cm pour les femelles. Le dos est de couleur verte ou brune et présente parfois de petites tâches noires. Le ventre est blanchâtre ou jaunâtre parfois taché de noir. La tête de la grenouille verte est large et son museau pointu. Ses yeux, proéminents et rapprochés, ont un iris ovale et horizontal. Les mâles portent deux sacs vocaux de chaque côté de la gorge. Les têtards sont entièrement noirs.
La grenouille verte est souvent observée en train de se chauffer au soleil sur la rive ou des plantes aquatiques. Elle saute dans l’eau avec vivacité dès qu’elle se sent menacée. A la mauvaise saison, elle s’enterre dans la vase ou dans la terre pour hiberner.
Longtemps péchée pour ses cuisses charnues qui étaient autrefois couramment consommées, la grenouille verte est partiellement protégée en France. La régression des zones humides et la concurrence de la grenouille rieuse, une espèce exotique introduite à partir des années  50, menacent en effet directement cette espèce emblématique des milieux humides.

La salamandre est une espèce commune en France bien qu’il ne soit pas si facile de l’observer. Durant le jour, elle se tient à l’abri d’une pierre ou d’une souche. Elle ne quitte son abri que la nuit ou par temps pluvieux pour chasser les petits invertébrés, cloportes, insectes, limaces, petits escargots ou vers de terre dont elle se nourrit.  L’hiver, elle s’enterre dans le sol pour hiberner jusqu’au printemps.

La salamandre commune mesure de 20 à 30 cm. Les marques jaunes qui ornent sa peau lisse, noire et luisante, sont propres à chaque individu. Ces dessins fonctionnent comme une alerte pour les prédateurs de la salamandre.  Très lente, elle ne peut guère s’enfuir et ne doit sa sauvegarde qu’au mucus empoisonné qui recouvre sa peau et au venin irritant produit par des glandes situées derrière les yeux et sur le dos. Les animaux qui y ont goûté reconnaissent aisément les couleurs de la salamandre et n’y reviennent pas.

Comme la plupart des amphibiens, la salamandre a une phase de vie aquatique et une phase de vie terrestre. L’accouplement a lieu sur terre et les embryons se développent dans le ventre de la femelle pendant huit à neuf mois. Les larves sont ensuite expulsées dans une mare ou dans l’eau calme d’un cours d’eau. Elles se nourrissent de larves aquatiques d’insectes et parfois de petits têtards.

Les couleurs de la salamandre lui ont valu, par le passé, la réputation de survivre au feu et même de s’y complaire. Le blason de François Ier était orné d’une salamandre accompagnée de la devise  « Nutrisco et extinguo », je nourris (le feu) et je l’éteins. Une salamandre figure également sur le blason de la ville du Havre qui fut créée par François Ier en 1517.

Inféodée aux milieux aquatiques, la couleuvre à collier est courante près des rivières, des ruisseaux et des fossés mais plus encore aux abords des étangs, des grandes mares et des bassins. Il n’est pas rare de la rencontrer lovée au soleil sur une grosse pierre ou nageant à la surface de l’eau. C’est un serpent inoffensif, dépourvu de venin. Saisie, elle est capable de se débattre mais ne mord qu’exceptionnellement, ce qui lui a valu son surnom de « couleuvre des dames ».

La couleuvre à collier porte derrière la tête deux croissants jaunes soulignés de deux grandes taches noires triangulaires qui forment le collier dont elle tire son nom. Son corps est d’une coloration variable, brun, gris ou verdâtre et est ponctué de tâches noires. Son ventre est gris ou blanc et tâché de noir. Les mâles peuvent atteindre une longueur de quatre-vingt centimètres tandis que les plus grandes femelles peuvent mesurer jusqu’à un mètre cinquante.

La présence de l’espèce est généralement liée à celle des amphibiens, tritons, crapauds et grenouilles, qui sont ses mets de prédilection. Elle se nourrit également de petits poissons et plus rarement de rongeurs. Les jeunes chassent de petits invertébrés, souvent des vers de terre et des têtards.

Excellente nageuse, la couleuvre à collier a été observée en mer à plusieurs kilomètres des côtes. Elle peut également s’éloigner de l’eau, se rencontrer dans des bois secs ou des prairies et même grimper sur des haies touffues pour s’étendre au soleil. En hiver, elle trouve refuge dans un tas de pierres, un terrier de rongeurs ou un trou d’arbre.

La couleuvre à collier est encore commune, notamment dans les régions d’étangs, mais ses populations sont vulnérables. Elle se raréfie dans les régions d’élevage et d’agriculture intensifs.

INVERTÉBRÉS

L’écrevisse à pieds blancs, l’une des deux espèces endémiques d’Europe de l’Ouest avec l’écrevisse à pattes rouges, était autrefois répandue dans tous les bassins versants de France. Menacée par la pollution et par la concurrence d’écrevisses exotiques  invasives, elle ne peuple plus que quelques dizaines de sites généralement situés en tête de bassin.

L’écrevisse à pieds blancs est une espèce d’une dizaine de centimètres de long dont l’aspect général évoque celui d’un petit homard. Plutôt nocturne,  elle passe la journée sous un abri au fond de l’eau, et ne sort qu’au soir pour s’alimenter. Son régime comprend aussi bien des petits invertébrés, des petits poissons et des têtards que des plantes et des feuilles mortes tombées dans l’eau.

L’écrevisse à pieds blancs peut vivre dans les eaux fraîches et courantes comme dans des plans d’eau pourvu que l’eau y soit claire et bien oxygénée et les abris nombreux. Cette espèce exigeante souffre de la dégradation de ses milieux de vie et de la pollution des eaux. L’introduction d’écrevisses exotiques, comme l’écrevisse américaine ou plus récemment l’écrevisse turque à pates grêles, fait peser une grave menace sur ses populations. Plus résistantes à la pollution, ces espèces importées sont porteuses d’un champignon, la « peste des écrevisses » qui fait payer un lourd tribut aux écrevisses autochtones.

Dans le bassin versant de la Seine, l’écrevisse à pieds blancs est notamment présente sur le plateau de Langres, dans les vallées de la Corbie et de l’Epte. On la trouve également dans la haute vallée de l’Orne et dans la vallée de la Béthune. L’espèce est aujourd’hui protégée et sa pêche est interdite dans soixante-deux départements et fortement réglementée dans les autres.

La corbicule est un mollusque bivalve à la coquille triangulaire, bombée et marquée de stries parallèles au bord de la coquille. Sa taille peut atteindre 45 mm mais dépasse rarement 30 mm. Sa couleur varie du jaune pâle au brun foncé. La corbicule est représentée en France par deux espèces, Corbicula flaminea et Corbicula fluminalis, qui sont toutes deux présentes dans le bassin de la Seine.

Originaire d’Asie et d’Afrique, la corbicule était totalement inconnue en Europe jusqu’au début des années 80. C’est en 1981 que sa présence est observée pour la  première fois dans l’estuaire de la Dordogne. Elle est repérée en Allemagne en 1984 et en Espagne en 1989. Vingt ans après, la corbicule a conquis toutes les eaux européennes, des canaux aux rivières et des étangs aux  fleuves.

Pour réussir cette « invasion », la Corbicule a dû traverser les océans, ce qu’elle fit sous forme larvaire dans l’eau de ballast des navires au long cours. L’espèce profita ensuite du réseau de canaux pour  coloniser l’ensemble des bassins-versants européens. Les larves et les jeunes individus ont le pouvoir de se fixer temporairement sur des supports flottants, bateaux ou particules. Ils savent aussi dériver dans le sillage des bateaux, portés par les filaments visqueux qu’ils sécrètent.

L’installation de la corbicule dans les fleuves français ne semble pas avoir eu d’impact écologique important. Son très grand pouvoir filtrant, plus d’un litre d’eau par jour, aurait même conduit à l’éclaircissement de l’eau dans certains cours d’eau. Aux Etats-Unis, où l’espèce est présente depuis les années 30, la corbicule a atteint dans des canaux des densités de 10.000 individus au m2. En Europe, les phénomènes de crues et le froid hivernal n’ont pas permis au coquillage de devenir si envahissant.

VÉGÉTAUX

Le saule des vanniers (Salix viminalis) est également appelé osier vert. Cet arbre dont la hauteur dépasse rarement six ou sept mètres, aime avoir les pieds dans l’eau. Ses longues feuilles, vert foncé dessus et blanc argenté dessous, animent les berges de la Seine de leurs reflets miroitants.

Très commun le long des cours d’eau mais aussi dans les haies des prairies humides, le saule était autrefois souvent taillé en « têtard ». Le tronc, régulièrement étêté dès les premières années de l’arbre, formait après quelques tailles une « tête » de bois couronnée de rameaux. Cette technique agricole ancestrale permettait de conserver des arbres de petite taille et fournissait bois de chauffage, manches d’outils et fourrage. Les vieux saules « têtards », creusés de cavités, offrent aujourd’hui un abri précieux à de nombreuses espèces cavernicoles, chauves-souris, chouettes, mésanges ou huppes.

Autrefois planté sur les berges pour son bois utilisé en vannerie, le saule des vanniers est devenu l’une des espèces les plus utilisées pour l’aménagement végétal des berges. Ses capacités de reprise, son adaptation aux milieux humides et son système racinaire dense apte à retenir les berges en font un auxiliaire essentiel des techniques modernes de génie végétal.

Comme les autres espèces de saules qui l’accompagnent souvent, saule cendré (Salix cinerea), saule pourpre (Salix purpurea) ou saule à trois étamines (Salix triandra), il se prête très bien aux techniques des fascines (sortes de fagots horizontaux) et de tressage qui permettent aussi bien de retenir un talus que de créer dans un jardin d’étonnantes barrières végétales.

Dès le mois de juin, la salicaire commune (Lythrum salicaria) lance vers le ciel ses longues hampes de fleurs au rose pourpre nuancé de violet. Commune dans toute la France, la plante est une habituée des berges de cours d’eau et des fossés humides qu’elle orne tout au long de l’été de ses épis vivement colorés.

La salicaire est une grande plante qui peut atteindre 1,50 m de haut. Quand la composition du sol et surtout l’humidité du terrain lui conviennent, elle peut former des touffes abondantes. Sa tige droite, velue, souvent rougeâtre, porte de très nombreuses feuilles longues et étroites. Les graines que contiennent ses fruits en forme de capsule, sont le plus souvent libérées dans le courant qui les disséminent au fil de l’eau. Les graines peuvent également être dispersées par les oiseaux sur le plumage desquels elles viennent se coller.

Autrefois nommée, d’une manière peu poétique, « herbe aux coliques », la salicaire est réputée pour ses vertus médicinales. Ses fleurs, sa sève et ses jeunes tiges ont des propriétés astringentes, hémostatiques et toniques qui sont utilisées dans le traitement de la diarrhée, de l’eczéma ou encore des ulcères. Ses fleurs étaient autrefois utilisées pour colorer les bonbons. Ses feuilles peuvent être mangées en salade ou cuites, à la façon des épinards. Infusées, elles fournissent un agréable substitut du thé.

La salicaire possède également la propriété d’épurer l’eau dans laquelle baignent ses racines. Elle est l’une des plantes, avec les roseaux et les iris, couramment utilisées pour filtrer l’eau dans les stations biologiques d’assainissement.

En mai et juin, l’iris des marais, ou iris faux-acore (Iris pseudacorus), illumine les berges de la Seine de ses fleurs d’un jaune éclatant. Cette plante rustique est peu exigeante. Pour peu qu’elle ait les « pieds » dans l’eau, elle s’accommode aussi bien des boires que des marais. Sur les bords de Seine, elle accompagne souvent roseaux, carex et massettes.

Avec ses trois grands pétales extérieurs et ses trois petits pétales intérieurs, la fleur de l’iris ne peut être confondue avec aucune autre. C’est elle, et non la fleur de lys, qui a inspiré le blason des rois de France. Le nom du royal emblème vient probablement de la rivière Lys qui coule dans le nord de la France et sur les berges de laquelle l’iris poussait autrefois en abondance.

L’iris possède un système racinaire puissant capable de retenir et de consolider les berges sur lesquelles il se développe. Cette caractéristique en fait un allié précieux du génie végétal d’aménagement des berges. Relativement récentes, ces techniques utilisent les capacités de fixation des plantes pour réhabiliter les berges. Elles tendent à remplacer les anciennes techniques dites « minérales » qui favorisaient enrochements et palplanches.

L’iris est également utilisé dans les systèmes d’assainissement d’eau par lagunage. Les micro-organismes fixés sur ses rhizomes ont, en effet, le pouvoir de fixer les polluants et de purifier l’eau.

Plante à la floraison somptueuse, royal symbole et précieux allié  de l’environnement, l’iris des marais ne manque décidément pas d’atouts.

L’aulne glutineux (Alnus glutinosa) est un arbre de taille moyenne très commun sur les berges des fleuves et des rivières. Il pousse également autour des bras morts et plus généralement dans toutes les zones très humides et bien éclairées.
Ses feuilles sont ovales et finement dentées. Elles présentent une forme de cœur dont la pointe se trouve du côté du pétiole.  Le feuillage est généralement peu dense et reste vert longtemps à l’automne quand les autres arbres se teintent de roux. Les fleurs sont de longs chatons pendants qui éclosent en février, livrant leur pollen aux vents d’hiver.
Le fruit de l’aulne semble avoir été sculpté par un ouvrier habile. Appelé « strobile », il se présente comme un petit cône de bois brun foncé orné de fines ailettes, d’une longueur de deux centimètres. Le fruit a la particularité de demeurer toute l’année sur l’arbre et permet d’identifier l’aulne en toute saison.
Imputrescible et dur, le bois d’aulne était autrefois utilisé pour fabriquer des sabots et d’autres objets de la vie quotidienne, ustensiles de cuisine ou jouets. Il est toujours prisé pour la fabrication de guitares. Espèce pionnière, l’aulne peut être utilisé pour reboiser les terres humides. Son attrait pour l’eau, la résistance au pourrissement de son bois et son système racinaire puissant et profond en font un allié efficace des berges qu’il fixe et solidifie.

Représentés par le peintre Claude Monet dans ses « Nymphéas » et fleurons de son jardin à Giverny, dans l’Eure, les nénuphars sont des plantes aquatiques répandues aussi bien dans les étangs que sur les rivières.

Avec ses feuilles flottantes arrondies en forme de cœur et ses grandes fleurs d’un jaune vif, le Nénuphar jaune (Nuphar lutea), est l’une des plus communes et des plus connues des espèces de la grande famille des Nymphaeaceae. Comme toutes les plantes de sa famille, il possède des racines fixées au sol, au fond de l’eau, tandis que feuilles et fleurs se développent à la surface.

Parfois appelé « jaunet d’eau » ou « aillout », il est présent aussi bien sur la Seine et sur ses affluents, que dans les mares et les étangs voisins du fleuve. Il apprécie les eaux calmes  aux fonds vaseux et les étendues d’eau ensoleillées. L’ombre fournie par son feuillage est appréciée de nombreuses espèces de poissons qui s’y abritent en période de repos, pour se protéger des prédateurs ou pour s’y reproduire. Les grands dallages formés par les  feuilles contigües des nénuphars sont également fréquentés par les grenouilles et les insectes, en particulier les libellules.

Le prunellier (Prunus spinosa) est couramment appelé épine noire ou épinette. Au printemps, ses fleurs blanches sont les premières à apparaître dans les haies, sur les rives et à la lisière des bois.

Petit mais costaud, cet arbuste qui dépasse rarement quelques mètres de haut, possède sur ses branches de longues épines très dures qui en font une espèce efficacement défensive. Dans les régions de bocage, il est utilisé pour rendre les haies impénétrables aux troupeaux. Sa capacité à drageonner et sa croissance rapide en font une espèce envahissante des friches et des prairies abandonnées.

Le prunellier est une espèce mellifère. Ses petites fleurs blanches aux nombreuses étamines attirent les abeilles dès le début du mois d’avril. Ses  fruits, les prunelles, de petites prunes violettes, sont appréciés des oiseaux qui contribuent à disséminer leurs graines.  De nombreuses espèces choisissent d’installer leur nid au cœur de ses branches denses et épineuses qui les protègent des prédateurs, chats ou pies. L’arbre est également l’hôte principal de nombreux papillons et de leurs chenilles, comme le Flambé, le Gazé ou le Thecla du prunellier.

Les prunelles sont fortement astringentes mais peuvent être utilisées après les premières gelées pour confectionner de l’eau-de-vie ou de la confiture. Les jeunes pousses du prunellier, récoltées au printemps, entrent dans la composition de la troussepinette, un vin aromatisé d’origine vendéenne.

Le frêne commun (Fraxinus excelsior) est une espèce courante de la ripisylve, la formation forestière qui longe les cours d’eau. Il y est généralement associé à l’aulne glutineux et au saule marsault.

Le frêne commun est un grand arbre qui peut atteindre 40 m. Son tronc est très droit et couvert d’une écorce lisse et grisâtre. Ses feuilles sont opposées et composées de 7 à 15 folioles dentées. Ses fleurs sont minuscules, d’un brun rougeâtre et passent généralement inaperçues. Il n’en est pas de même de ses fruits. Les « samares », ces « hélicoptères » que les enfants prennent plaisir à faire tournoyer, sont prises en charge par le vent qui les disperse en grande quantité.

Sensible aux gelées et à la sécheresse, le frêne commun apprécie les terrains frais en fond de vallée. Il est commun au bord des chemins et sur les berges des cours d’eau.  Associé plutôt aux espèces de haut de talus, il peut également croître au contact de l’eau. Son système racinaire dense contribue à maintenir les berges. Il est quelquefois taillé en têtard, ce qui limite le risque de chute de branches et donc de création d’embâcles dans les cours d’eau. Les vieux frênes têtards offrent aux oiseaux, aux insectes et aux mammifères une source précieuse d’abris et de nourriture.

Le frêne a donné son nom à de nombreuses communes et lieux-dits, comme Fresnes, la Frenaye ou Fresney, et est à l’origine des patronymes Defresne ou Dufresne.

D’août à octobre, les fruits rouge vif du sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) animent les lisières des bois et les rives des cours d’eau. Ses baies sont appréciées des oiseaux. Elles l’étaient également autrefois des oiseleurs qui utilisaient l’arbre pour attraper leurs proies. Son nom scientifique d’espèce vient d’ailleurs du latin aucupor qui signifie « chasser les oiseaux ».

Le sorbier des oiseleurs est un petit arbre qui dépasse rarement 15 m de haut. Son écorce est lisse et grisâtre. Ses feuilles sont composées de cinq à neuf paires de folioles finement dentées, légèrement poilues en dessous. Les petites fleurs blanches, groupées en ombelles au sommet des branches, ont une odeur peu agréable. Elles paraissent de mai à juin. Les fruits, appelés « sorbes », sont des baies rouge écarlate qui restent longtemps sur l’arbre en hiver. Cet aspect décoratif fait apprécier le sorbier des jardiniers. L’arbre a une longévité d’une centaine d’années.

Le sorbier des oiseleurs affectionne les sols secs et acides. Il se rencontre dans les taillis, les fourrés, en lisière de forêt. Au bord des cours d’eau, il occupe les parties hautes des talus. Il est couramment utilisé lors des replantations de berges ou en arbre d’alignement en ville. C’est une espèce pionnière qui intervient au début de la recolonisation forestière naturelle.

Les fleurs du sorbier sont mellifères. Ses feuilles sont consommées par les cerfs et les chevreuils. Ses fruits, particulièrement appréciés des grives, sont toxiques pour l’homme. Ils peuvent cependant être utilisés lorsqu’ils ont gelé et après cuisson pour confectionner des confitures, des gelées, des boissons fermentées ou des liqueurs.

Les grappes de clochettes bleues de la campanule raiponce (Campanula rapunculus) égayent les talus des bords de Seine de mai à août. Au bord des chemins, dans les fossés, dans  les prés, le long des ruisseaux, dans les clairières et à la lisière des bois, son élégante silhouette domine généralement les autres plantes.

D’une hauteur moyenne de 40 à 80 cm, la campanule raiponce peut couramment atteindre une hauteur d’un mètre. Sa longue tige fine et très droite porte une grappe lâche généralement non ramifiée de fleurs d’un bleu pâle. Les fleurs sont bien découpées et largement ouvertes. Les feuilles inférieures, disposées au bas de la tige, sont étroites et en forme de lances, les feuilles supérieures sont ovales et dentées. Tige et feuilles sont velues.

La campanule raiponce a longtemps été plantée dans les jardins en tant que légume pour sa racine pivotante et charnue qui était consommée râpée ou cuite à l’eau. Ses jeunes pousses et ses feuilles, qui auraient un petit goût de roquette, peuvent être mangées en salade. Aux XVIe et XVIIe siècle, la campanule raiponce était considérée comme le plus raffiné des légumes. Elle a aujourd’hui toujours sa place dans les jardins, mais pour ses qualités ornementales.

La menthe à feuilles rondes ou menthe odorante ou encore menthe suave (Mentha suaveolens) est l’une des nombreuses espèces de menthes répandues en Europe. C’est une espèce commune des lieux humides, bord des cours d’eau ou prairies humides. Elle se rencontre également dans les fossés et au bord des sentiers ombragés.

La menthe à feuilles rondes est caractérisée par sa haute taille, jusqu’à 80 cm de haut, et ses petites feuilles arrondies, très ridées et couvertes de poils souples. Ses fleurs sont petites, roses ou blanches et regroupées en grappes serrées à l’aisselle des feuilles. Elles fleurissent tout l’été, de juin à septembre. La tige peut être en partie couchée.

La menthe à feuilles rondes dégage un parfum de pomme qui lui vaut d’être couramment utilisée en cuisine, dans la préparation du couscous ou du taboulé, ainsi qu’en infusion. Les Anglais la nomment d’ailleurs apple mint, « menthe pomme ». En médecine traditionnelle, elle est utilisée pour ses propriétés toniques, stimulantes et antispasmodiques. Elle est couramment plantée dans les jardins.

Le lycope d’Europe est une plante de la famille des Lamiacées commune au bord des cours d’eau. Elle tient son nom de la forme de ses feuilles, en forme de « pattes de loup » (du grec  lukos, loup et pous, pied).

Commun dans toute la France, le lycope est également connu sous les noms de « chanvre d’eau », « ortie d’eau » ou « lance du Christ ». C’est une plante d’une trentaine de centimètres qui peut parfois atteindre un mètre de haut. Sa souche est rampante mais ses tiges à section carrée sont dressées. Elles portent des feuilles opposées de forme ovale, profondément dentées et à pointe aigue. Les feuilles sont vertes mais peuvent exceptionnellement présenter une teinte rouge. Les fleurs, petites, blanches et ponctuées de rouge, sont regroupées à l’aisselle des feuilles.

Le lycope affectionne les sols humides. Il pousse au bord des cours d’eau, dans les marais, les prairies et les fossés. Il est couramment associé aux saules ou aux roseaux.

La plante a été utilisée en médecine traditionnelle pour ses propriétés astringentes, fébrifuges et antihémorragiques. Une teinture noire était autrefois tirée de ses feuilles.

Le roseau commun (Phragmites australis) est une grande graminée répandue au bord des fleuves, des rivières, des lacs  et des étangs dans toute l’Europe et une grande partie du monde.  Le roseau est l’espèce qui constitue majoritairement  la roselière de l’estuaire de la Seine, deuxième plus grande roselière française après celle de la Camargue.

Le roseau commun est une plante vivace qui peut atteindre trois mètres de haut. Ses tiges robustes portent de longues feuilles d’un vert glauque, larges de 1 à 3 cm, et des inflorescences plumeuses brun violacé.  Il se multiplie par des rejets issus de ses tiges souterraines traçantes et par ses graines, emportées par le vent.

Le roseau se plait dans les sols humides et vaseux où il peut créer des formations denses et étendues, les roselières, en association avec d’autres plantes comme la massette, le jonc ou le scirpe lacustre. Ces formations ont un pouvoir filtrant important et fonctionnent à la façon d’une station d’épuration naturelle. Milieu d’une grande richesse, la roselière permet à de nombreux animaux, et notamment des oiseaux, de s’abriter, de se nourrir et de se reproduire.  Le butor étoilé, le phragmite des joncs, la rousserolle effarvatte ou le gorgebleue à miroir sont quelques-uns des oiseaux qui lui sont inféodés.

Les roseaux communs ont longtemps été exploités en vannerie ou pour fabriquer des balais, d’où leur nom de roseaux à balais. En Baie de Seine, où les roseaux occupent encore près de 1.300 ha, ils ont longtemps fourni la matière première pour la couverture des toits de chaume. Aujourd’hui, seuls quelques coupeurs de roseaux perpétuent la tradition.

Le nénuphar jaune

Représentés par le peintre Claude Monet dans ses « Nymphéas » et fleurons de son jardin à Giverny, dans l’Eure, les nénuphars sont des plantes aquatiques répandues aussi bien dans les étangs que sur les rivières.

Avec ses feuilles flottantes arrondies en forme de cœur et ses grandes fleurs d’un jaune vif, le Nénuphar jaune (Nuphar lutea), est l’une des plus communes et des plus connues des espèces de la grande famille des Nymphaeaceae. Comme toutes les plantes de sa famille, il possède des racines fixées au sol, au fond de l’eau, tandis que feuilles et fleurs se développent à la surface.

Parfois appelé « jaunet d’eau » ou « aillout », il est présent aussi bien sur la Seine et sur ses affluents, que dans les mares et les étangs voisins du fleuve. Il apprécie les eaux calmes  aux fonds vaseux et les étendues d’eau ensoleillées. L’ombre fournie par son feuillage est appréciée de nombreuses espèces de poissons qui s’y abritent en période de repos, pour se protéger des prédateurs ou pour s’y reproduire. Les grands dallages formés par les  feuilles contigües des nénuphars sont également fréquentés par les grenouilles et les insectes, en particulier les libellules.